On dit que l’amour est ce qui peut nous arriver de mieux dans notre vie. Je l’avoue… c’est vrai. Mais on n’oublie de dire aussi que c’est la pire chose qui peut nous arriver. Tomber amoureux ! Quel manque de lucidité. Au début, certes, on ne voit que le bonheur mais toutes les bonnes choses ont une fin, n’est-ce pas ? La souffrance, la jalousie, le doute, la tristesse : voilà ce qu’est l’amour en fin de compte. Vous allez me dire que je suis trop pessimiste mais vous, qui me lisez, apprenez ce qui m’est arrivé ; mon histoire est comme les autres sauf qu’elle finira mal et elle se finira ici…après cette lettre. Pourquoi cette volonté d’écrire alors que bientôt je partirai ? J’en ai aucune idée, peut-être pour que au moins quelqu’un me comprenne.
J’ai toujours été quelqu’un de trop sensible, c’est ce qui causera ma perte. Je cherchais l’amour à tout prix, je croyais que je serais enfin heureux, mais ne trouve-t-on pas le bonheur sans tenter justement à l’atteindre ? Un jour, alors que j’étais adossé contre un arbre entrain de regarder une magnifique journée se terminer, je fermais les yeux et je commençai à rêver d’une vie meilleure dans les nuages. Mon âme quitta mon corps et je vis celui-ci endormi contre ce chêne. Des centaines de papillons volaient autour de moi, ces insectes amenèrent en moi la lumière et me portèrent haut dans le ciel. J’étais sidéré par leur force de me porter et, finalement, alors que je m’agrippai à un nuage, je vis près de mon corps inerte une magnifique jeune femme. Elle avait des yeux d’un vert éblouissant et de longs cheveux noirs. Elle avait une silhouette fine et élégante mais son teint était pâle. Je me penchais tellement bas pour admirer sa beauté que je tombai du haut de mon petit Paradis.
Je me réveillai en sursaut et je la vis. Son regard transperça mon cœur et je sus alors que j’étais changé à jamais. Comme chaque début, on fit connaissance et plus le temps passait et plus un amour puissant naissait. On était fait l’un pour l’autre, on se complétait parfaitement, bref c’était elle que j’aimais. Notre premier baiser fut magique. Au début, on était deux jeunes amoureux timides et puis après quelques instants, elle se blottit dans mes bras et on s’embrassa dans cette prairie où l’on s’était rencontré. Tout était parfait. On vivait une fabuleuse histoire d’amour. Les jours passaient, on s’aimait de plus en plus.
Je pense qu’il est nécessaire de vous dire que j’avais un terrible manque de confiance et que j’avais peur qu’elle me quitte ou qu’elle ne m’aime finalement pas ; c’était ma plus grande peur. Mais tel un ange, elle me réconfortait par des caresses ou des baisers. Etant au fond, un poète, je décidais de lui montrer à quel point je l’aimais en lui écrivant des chansons. Quel imbécile j’ai été ! Ma bien aimée était gênée et ça lui faisait plaisir. Elle me disait que j’étais gentil et mignon. Et à chaque fois, j’écrivais des chansons pour elle ; j’étais comme aveuglé par l’amour…c’est si pitoyable.
Les mois passèrent et elle s’aperçut que j’étais rongé par un mal si sous-estimé : la colère. Bien que je ne me sois jamais énervé sur elle, je pense qu’elle en avait peur. Malgré cet inconvénient, on vivait notre relation comme deux amoureux qui s’aiment de plus en plus. Ma peur s’atténuait mais je remarquais que par moment, elle était distante, comme si elle luttait quelque chose dans son cœur. Comme un stupide amoureux, je me refusai de l’admettre et je continuai comme si de rien n’était.
Elle passait de la tendresse à la méchanceté, je ne la reconnaissais plus et puis il y avait cet autre imbécile…
Elle m’en parlait parfois mais je ne faisais pas attention et je ne m’imaginai pas qu’elle pourrait l’aimer ! Quelle erreur ! Elle décida de rompre avec moi mais elle me laissa un espoir : on se retrouvera un jour.
Vous vous doutez que j’y ai cru ! N’importe qui aurait pu croire ces paroles remplies de mensonges ! J’étais bien sûr très triste et je ne me rendais pas compte de ce qui venait de se passer. Elle m’avait donner un baiser avant de me quitter, un dernier baiser… Ce baiser était rempli de poison et j’en ai été infecté.
Les jours passaient, et je commençai à chuter dans les ténèbres de la dépression. Elle venait toujours me parler, comme si elle tenait encore à moi. Mais elle m’achevait à petit feux ! l’imbécile ! Le pire, c’est qu’elle me traitait comme la dernière merde ! moi comme un pauvre amoureux brisé, je n’osais rien lui répondre.
Puis, elle changea et elle me demanda qu’on se revoit. Oui, elle était différente, celle que j’ai aimé était revenue. On a failli s’embrasser, on se regardait longtemps sans rien dire et puis elle m’avoua qu’elle n’a jamais cessé de m’aimer. Mais elle me proposa que l’on se retrouve lentement. N’importe qui l’aurait cru et aurait accepter, c’est ce que j’ai fait. Oh, à ce moment là, elle me détruisit encore et encore mon âme empli d’obscurité. J’espérais encore et encore et je commençai à me faire du mal car je ne pouvais contrôler mes émotions.
Elle recommençait à jouer avec mes sentiments ! Et un jour, elle sortit avec ce connard que je vous avais parlé plus haut…
Je laissa libre cours à ma colère, je me détruisis mon cœur et là commença la spirale infernale de la souffrance. Maintenant, je ne suis plus que l’ombre de moi-même, j’ai arrêté de l’aimer mais ma haine alimentait les souvenirs perdu et mon désir de vengeance me consuma. Personne ne me comprenait car ma souffrance avait changé.
Je suis perdu dans les ténèbres, j’ai créé mon Enfer et je dois en payer les conséquences. Je ne peux plus faire marche arrière. Voilà, cette lettre se termine et je vais bientôt achever ce que j’ai commencé. Ma mort sera mon ultime vengeance. Je te prie de me croire que je n’ai pas perdu la tête, j’ai juste perdu tout espoir en une vie meilleure…